Le projet répond à la nécessité de composer une vitrine pour le palais de beaux arts à partir d'une série de boutiques. Les différentes boutiques dont les spécificités n'étaient pas nécessairement en rapport avec les activités du bozar, enserraient le palais sans permettre de communication entre la rue et le musée. L'idée était de rassembler ces 360m² pour en faire une seule entité, prolongement du musée des beaux arts, avec des préoccupations identiques et communiquant avec l'extérieur.

La difficulté majeure était d'intervenir sur un bâtiment classé de l'architecte Victor Horta, tout en respectant ce patrimoine. Cette contrainte induisait une intervention minimale, néanmoins les modifications apportées à l'essence même de l'espace sont assumées.

Du point de vue spatial, le projet conserve apparente la très belle structure de Horta. Dans la même logique, des traces des anciennes divisions entre magasins sont conservées et utilisées pour séparer les différentes parties du nouvel espace. En effet, certaines interventions utilisent les anciennes spécificités de l'espace comme la disposition des éclairages, rayonnant à partir des centres des anciens plafonds pour venir se positionner en fonction du nouvel aménagement. L'espace a été composé en se servant de l'existant, colonnes, plafonds etc. Le résultat propose un ensemble assez fonctionnel et singulier presque organique marqué par certaines réminiscences passéistes.

Le mobilier répond presque littéralement aux contraintes fonctionnelles des espaces et de la circulation pour voir naître des formes singulières et apparemment désordonnées. Il est conçu comme un mélange entre des éléments préfabriqués personnalisés par la couleur, des éléments assez bruts tant du point de vue constructif que des matériaux et des éléments beaucoup plus soignés, plus dessinés qui rappellent l'approche artisanale de l'époque de Horta. De l'utilisation de bois de différentes essences mélangées sans ordre apparent se dégage à la fois une assez forte unité et un désordre des couleurs et textures.

"Comment donner corps et espace à une division matérielle de l'espace ?"

Le projet comporte une extension du hall et une redéfinition du chemin d’accès.
L’entrée est caractérisée par une porte pliante perforée en acier, suivi d’un escalier doré anodisé. Quelques bancs, des panneaux de béton brut et un miroir noir complètent le sentier depuis l’extérieur jusqu’à l’intérieur.

Réhabilitation de l'ancien " Grand Théâtre de Charleroi".